Hassan Hachem: Le self made man en Afrique, c'est possible

Derrière la mondialisation, tant redoutée par les économies européennes qui ne l'ont pas choisi et qui n'ont pas su s'y adapter, se cache une infinité de situations particulières propres à chaque pays. En Afrique, l'ouverture des économies et l'arrivée de capitaux s'est traduite par la création de nouvelles opportunités pour les jeunes Européens. Et si l'avenir des Européens ne se trouvait pas en Chine ou en Inde, mais en Afrique ?

Lorsqu'Hassan Hachem, fraîchement diplômé de son Ecole d'architecture parisienne, est arrivé arrive en Afrique, il a e la chance de se voir confier la réalisation des plans d'une résidence de standing par des décideurs locaux. Saisissant au vol cette occasion d'exprimer son talent et trop content d'échapper au marasme qui touchait, au début des années 1990, l'économie européenne (et qui n'offrait que de maigres salaires de 35 à 40 francs français soit de 6 à 7 euros de l'heure aux architectes débutants), Hassan Hachem décide de rester sur ce continent. Porté par sa réputation naissante dans cette partie du monde où les architectes dignes de ce nom, n'étaient pas légion, il saisit au bond les opportunités qui se présentaient à lui. Au point d'avoir fait l'essentiel de sa carrière en Afrique. Vingt ans après ses débuts, Hassan Hachem le reconnaît : l'Afrique a été pour lui la chance de sa vie. Jamais il n'aurait connu, en Europe, le parcours d'entrepreneur hors norme qui a été le sien.

C'était il y a vingt ans, dans une Afrique qui manquait cruellement d'infrastructures, de capitaux, de lois protégeant l'entreprise. Aujourd'hui, alors que les yeux sont tournés vers les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), MIST et autres CIVETS (Indonésie, Viet Nam, Egypte, Turquie, …), ces pays émergents qui n'en finissent pas de prouver leur capacité à se développer à des rythmes désormais supérieurs à ceux de l'Europe, le potentiel de l'Afrique est sous-estimé. Une dynamique de développement réelle existe dans nombre de pays africains qui offrent des opportunités à toutes les têtes bien faites et bien pleines car l'Afrique qui veut se construire a besoin de cadres, de créateurs d'entreprises et d'ouvriers spécialisés.

Les opportunités sont légion et les conditions d'accueil bien plus favorables qu'auparavant : dans les années 1990, nombre de capitales africaines n'avaient pas de restaurants dignes de ce nom, d'écoles susceptibles d’assurer un enseignement de qualité et d'infrastructures permettant à l'économie de tourner. Les choses ont changé dans de nombreux pays et offrent un terrain de jeu intéressant pour les jeunes diplômés qui ont le goût de l'aventure et qui souhaitent faire de belles carrières.

Là où de nombreuses portes sont, pour eux, fermées en France en raison des problèmes de financement ou de marché de l'emploi saturé et trusté par des seniors, l'Afrique, malgré les compétences acquises, manque hélas toujours de main d’œuvre spécialisée . Là où être jeune est un désavantage sur le marché du travail, les jeunes européens bien formés peuvent se voir confier des projets rapidement et commencer à constituer un capital, qui leur permettrait de se lancer à leur propre compte en quelques années. Le niveau de risque de nombreux projets reste élevé : il faut essayer de développer des marchés qui n'existent pas encore, identifier des partenaires locaux réellement fiables, comprendre la culture du pays et les pièges qui y sont associés. La maitrise du risque est donc un élément fondamental pour ceux qui veulent tenter l'aventure africaine et peut être demain figurer parmi les pionniers qui auront réussi dans ce continent qui se rêve en Chine de demain.

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